STRASBOURG-PÉRIGUEUX,
DESTINS CROISÉS
un film de Benoît Sourty (2002)
En septembre 1939, dans la crainte d'une attaque allemande, la ville de Strasbourg est vidée de ses habitants qui, à bord de centaines de trains, gagnent Périgueux et ses environs. Un épisode méconnu.
Le bombardement de Guernica par l'aviation allemande, en avril 1937, fait prendre conscience au monde que le danger vient désormais du ciel. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate en septembre 1939, les stratèges militaires français considèrent Strasbourg comme particulièrement vulnérable.
Aussi, la décision est prise quelques jours plus tard d'évacuer entièrement la ville et de déplacer sa population dans le Périgord. En tout, ce sont près de 500 000 personnes qui sont déplacées. Préfecture, mairie, université, banques, musées s'installent donc dans la préfecture de Dordogne. Les Alsaciens sont répartis entre Périgueux, dont la population double en un mois, et trois cents villages alentour.
Le 19 juin 1940, après la défaite, les Allemands entrent dans Strasbourg désert. Beaucoup d'Alsaciens en mal du pays choisissent alors de regagner leur ville. Ils comprendront trop tard ce que signifie ce retour : obligation du salut nazi devant la croix gammée, bientôt le STO, puis l'enrôlement de force dans la Wehrmacht.
Mais beaucoup choisissent de rester en Périgord durant et après la guerre. Des juifs y resteront cachés ; d'autres rejoindront le maquis, dans des mouvements de résistance qui seront à l'origine de la brigade d'Alsace-Lorraine.